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Les Forêts tempérées décidues et mixtes

Un peu de "Biogéographie"

Les Forêts tempérées décidues et mixtes

Ecrit par Aye-Aye environ... dans Bio-Scène le 12 oct 2015

Sous le terme de forêt tempérée, on regroupe deux grandes formations végétales : les forêts de conifères et les forêts décidues (avec encore bien d’autres niveaux de précision qui ne seront pour l’instant pas abordés ici). Toutes deux se développent dans des régions au climat tempéré, c’est-à-dire aux étés chauds et aux hivers doux et humides (pluviosité suffisante à la mise en place d’une zone forestière). La différence se situe dans les températures : les forêts de conifères remplacent les forêts d’arbres décidus dans les endroits où les hivers sont plus froids.

Les Forêts décidues tempérées

On les trouve en Eurasie, à l’est du Canada et dans le nord des Etats-Unis. La composition en espèces des forêts tempérées varie d’une partie du monde à l’autre mais certaines essences sont dites dominantes : le Chêne (Quercus sp), le Bouleau (Betula sp), le Charme (Carpinus sp), le Hêtre (Fagus sp) et l’Érable (Acer sp). Outre cette strate arborée, on distingue trois autres niveaux : un sous-étage arbustif, une strate herbacée et les mousses et lichens recouvrant le sol.

Il résulte de la diversité des habitats présents dans ces forêts, d’abondantes ressources alimentaires disponibles pour les divers animaux peuplant ce milieu. Les cervidés, sangliers, ours, castors, ratons-laveurs… sont familiers de ces régions. Les invertébrés (insectes, araignées, mollusques) vivent en grand nombre dans les divers débris végétaux (bois, feuilles mortes…) qui composent la litière. Certains d’entre eux sont impressionnant dans leur physionomie ou leur taille, comme le lucane cerf-volant ou les rhinocéros (Oryctes nasicornis). La forêt accueille aussi de nombreuses espèces d’oiseaux (mésange à tête noire, sitelle torchepot, grand pic…), de petits mammifères (écureuil, mulot…) et parfois même des loups, des lynx, des renards et des couguars.

Cette forêt feuillue offre donc simultanément à la faune un abri humide contre la chaleur, des litières sèches contre le froid, ainsi qu’une nourriture abondante et variée. 

Les Forêts de conifères tempérées

Ce type de forêt se trouve communément dans les régions à hivers froids et pluies abondantes. Ces vastes étendues morcelées se retrouvent en Eurasie, Amérique du nord, Canada et une petite partie de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.

Ces forêts ont une structure assez simple : une strate herbacée et une strate arborée. Le niveau intermédiaire est généralement absent.

Les conifères (Pins, Epicéas, Sapins, Mélèzes, Cèdres…) sont les éléments dominants de ces forêts, mais quelques arbres caducifoliés sempervirents (verts toute l’année) comme le Séquoia à feuilles d’if (Sequoia sempervirens) et feuillus caducifoliés (arbre à feuilles bien développées - en opposition aux conifères – qui tombent l’hiver) comme l’érable à sucre (Acer saccharum) peuvent également faire partie de ces formations végétales.

Les forêts de conifères offrent moins d’abris et de cachettes que les forêts décidues. La végétation étant moins dense et diversifiée, elle limite également les ressources alimentaires. La faune y est donc moins riche qu’en forêt de feuillus. Ce qui n’empêche pas la présence d’espèces animales remarquables tels le Grizzli, l’Aigle montagnard, le Caribou… D’autres animaux plus discrets peuplent aussi ces forêts : le Chevreuil, l’Ecureuil, le Tarin des aulnes, la Mésange noire, le Venturon montagnard…

 Depuis des milliers d’années, l’Homme exploite ces forêts, pour se chauffer, bâtir, transformer le bois etc. Aujourd’hui, l’expérience et la connaissance permet une exploitation raisonnée de ces forêts. En France, l'idée communément répandue est de ne pas craindre de les voir diminuer si l’on consomme du bois car la récolte est actuellement inférieure au taux d’accroissement naturel. D’autre part, l’exploitation vise, à priori, une amélioration de la forêt : bien entretenue, elle laisse passer plus de lumière, au profit des arbres les plus jeunes, du reste de la flore et de la faune. Pour autant, le modèle économique de la gestion forestière n'est peut-être pas aussi idylique que cela…

Démarche non mercantile de valorisation de la biodiversité à travers la diffusion des connaissances, la diversité des points de vue et l'usage coopératif du multimédia.