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Les moulins à marée

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Un patrimoine fluvial et maritime bâti d’intérêt national

La forte amplitude des marées sur le littoral de la Côte d'Emeraude est un des facteurs expliquant la présence de moulins à marée disséminés le long de la côte. Les moulins à marée sont de précieux vestiges du rôle de l’estuaire pour les populations passées. Ils ont été nombreux dans les rias bretonnes à partir du XIIème siècle et jusqu’au milieu du XXème. Tirant profit de la forte amplitude des marées, les moulins étaient bâtis à la sortie d’anses naturelles ou d’étangs artificiels ceinturés de digues empierrées. L’eau stockée lors de la marée montante grâce à l’ouverture des vannes était larguée sur une ou plusieurs roues à eau lors de la marée descendante, permettant l’action du mécanisme pour moudre les céréales. Le travail des meuniers était donc directement dépendant des horaires et amplitudes des marées, même si les eaux de ruisseaux adjacents permettaient également de pallier les mortes-eaux.

Ces témoins de l'utilisation ancestrale de la force des marées sont particulièrement bien représentés dans l'ancien estuaire de la Rance qui compte une quinzaine de bâtiments dans des états de conservation différents. Ils sont répartis sur l'ensemble de la ria, de l'embouchure du ruisseau du Dic (commune de Pleurtuit) jusqu'à Saint-Hélen en passant par le moulin de Rochefort (commune de Plouër-sur-Rance) et du Prat (commune de La Vicomté-sur-Rance). Ils  sont également bien présents le long de la Côte d’Emeraude, avec les moulins du Lupin, de Rochegoude, de Bellenray et de la Roche Noire.

D’une rareté exceptionnelle, ils constituent un ensemble de forte valeur d’intérêt national voire international, tant par la diversité de leur style, leur originalité propre que de leur importance en terme de bâti. La carte de Cassini recensant plus de 100 000 moulins à vent, à eau et à marée, ne relève que 140 moulins à marée sur l’ensemble du territoire français : 13% des moulins à marée seraient donc situés sur le territoire.

Actuellement, ces moulins sont dans des états de conservation différents. Pour certains, seuls quelques vestiges subsistent tandis que d'autres apparaissent encore dans leur intégralité.

Le moulin à marée a vu son principe copié et modernisé pour la production d'électricité lors de la construction de l'usine marémotrice de la Rance.

Le moulin de Beauchet,, Saint-Père-Marc-en-Poulet

Le moulin à blé de Beauchet, attesté en 1542, est un moulin banal jusqu'à la Révolution. Entièrement construit en bois, et suite à un incendie, il est reconstruit en 1882 sous sa forme actuelle. Au début du XXème siècle, il est transformé en minoterie. En 1918, il produit 50 q de farine par jour. Il cesse son activité en 1980. Au début du XXème siècle, trois cylindres remplacent les trois meules d'origine, tandis qu'une turbine, mentionnée en 1930, est substituée à la roue à pales. En 1957, l'énergie marémotrice est remplacée par l'électricité. La majeure partie des machines sont encore en place : quatre cylindres, un trieur, une bluterie ronde, une brosse à blé, une brosse à blé-épointeuse, un séparateur et deux plansichters.

Le moulin de la Roche Noire, Matignon

Le moulin de la Roche Noire, appelé  « le moulin de la Mer », a été construit à charge d'endiguement dans la seconde moitié du XXème  siècle, ainsi que la digue (en 1869), qui a empêché la marée de remonter dans l'anse de Saint-Jean, pour alimenter l’autre moulin, situé 600 mètres plus en amont, avec lequel il était en lien. Ce moulin a eu une durée de fonctionnement exceptionnellement brève ; alors qu'il a été un des derniers moulins à marée construits en Bretagne. En 1920, la tempête créée une brèche dans la chaussée, il cesse ses activités. En 1943, il est occupé par les Allemands et est fortement dégradé ; il est remis en état plus tard avec les dommages de guerre. La chaussée est reconstruite en 1976 par les nouveaux propriétaires du moulin. Le moulin fonctionnait alors avec une turbine. En 2006, le moulin devient maison d'habitation et commerce. La digue du moulin construite sur le Domaine Public Maritime, a été détruite en 2004 pour retrouver l'effet du marnage dans cette petite vallée littorale et son fonctionnement naturel.

Le moulin du Prat, La Vicomté-sur-Rance

En ruines, le moulin du Prat a été entièrement reconstruit à l'identique par la commune de la Vicomté-sur-Rance en 2002. Edifié en moellons de granite, le moulin, à un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage de comble à surcroît, est flanqué, au sud, du logement patronal qui compte un étage carré supplémentaire ; une écurie et une soue à cochons, en appentis, sont adossées à la façade postérieure de ce logement. L'édifice est couvert d'une toiture à longs pans en ardoises. Le coursier du moulin se caractérise par son ouverture doté d'un arc brisé ; le bassin de retenue est toujours in-situ, la digue et le quai d'accostage des bateaux pour le transport de la marchandise, sont partiellement conservés.

Le moulin à marée du Lupin, Saint-Coulomb

Le moulin à marée du Lupin est attesté par des actes et des vérifications de possession de propriété (notamment en 1742) depuis 1181. Les vestiges avec deux emplacements de roues peuvent dater du XVIIème siècle ou du XVIIIème siècle. Remanier au XIXème siècle, il a cessé son activité au début du XXème siècle, puis a été détruit après 1920.

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