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Campagne Kawana : j’y étais !

La biodiversité en Guyane française

Campagne Kawana : j’y étais !

Ecrit par Aye-Aye environ... dans France Equinoxiale le 19 oct 2015

La Tortue verte - Chelonia mydas, sur la plage des Hattes avant son retour dans l'océan


« En mai 1992, je suis partie en tant que bénévole en Guyane française, avec le WWF, pour participer à la campagne Kawana »

Cette campagne est destinée à étudier et protéger les Tortues luth (Dermochelys coriacea) qui se rendent chaque année sur les plages de Guyane française, principalement sur le site « des Hattes », dans la région de Mana, au nord-ouest du territoire.

J’y suis restée 5 semaines, dans des conditions relativement rudimentaires mais forts sympathiques (par exemple, à l’époque, le chauffage pour les écloseries était un montage de fortune de récupérateurs solaires à l’efficacité plus ou moins discutable !…) Nous logions dans les anciens locaux d’un bagne, réhabilité pour l’occasion pour les équipes « Kawana ». Tout le travail se déroulait dans une ambiance conviviale, en contact étroit et en collaboration avec les populations indiennes locales.

Durant cette campagne, j’ai pu participer au dénombrement, à l’identification, ramassage, nettoyage et stockage des œufs dans les écloseries, ainsi qu’aux rondes nocturnes de surveillance pour lutter contre le braconnage, hélas encore fréquent à cette époque.

Les dangers commencent dès l’œuf (attaque par les Courtilières, insectes carnivores). Mais quelle joie, quelle expérience intéressante et irremplaçable que de voir sortir du sable ces petites tortues luth, si graciles et si vulnérables ! Les humains ne sont pas leurs seuls prédateurs : chiens errants, urubus, crabes… les guettent sur les plages à leur sortie. Et, arrivées dans l’eau, pour celles qui franchissent le cap, elles ne sont nullement tirées d’affaire : les silures d’eau saumâtre, les frégates, etc., les attendent encore.

Notre travail de recherche et de protection n’apparaissaient chaque jour qu’encore plus nécessaire. Je regrette seulement que ce genre de structure d’accueil ne soit pas plus développée pour permettre à davantage de bénévoles de s’impliquer dans des opérations de sauvegarde de cette envergure. » •

Véronique Clémenceau – 1995

Démarche non mercantile de valorisation de la biodiversité à travers la diffusion des connaissances, la diversité des points de vue et l'usage coopératif du multimédia.