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Les Espaces naturels d'Avaugour

Les Espaces naturels d'Avaugour

Ecrit par Olivier Massard dans Ode-Emeraude le 26 Jan 2021

Sur les communes de Taden et Quévert, ce vaste site naturel remarquable de 150 ha est la propriété du Syndicat Mixte des Pays de la Rance et de la Baie (SMPRB), qui assure la valorisation énergétique des ordures ménagères de la population de l’Est des Cotes d’Armor et du Nord-Ouest de l’Ille et Vilaine.

Cette collectivité a décidé, en partenariat avec COEUR Emeraude porteur du futur Parc naturel régional Vallée de la Rance – Côte d’Emeraude, d’étudier, de protéger et de valoriser ce site exceptionnel issu d’un long héritage.


Un long passé culturel

Similairement à la très grande majorité du territoire Français, le site est la résultante des gestions agropastorale, cynégétique et sylvicole qui y ont été conduites par le passé.

Au moyen âge, le site aurait accueilli un château fort, le « parc d’Avaugour » autre nom du site, était alors lié à la présence d’un parc à gibier qui servait lors de chasses de la noblesse. Jusque dans les années 1960 les landes étaient fauchées par les riverains pour constituer la litière du bétail et pour recouvrir les silos de betteraves.

Les paysans cultivaient également du blé noir, du chou, du colza et de la betterave. Ces parcelles sont devenues des prairies ou des boisements spontanés lorsque la gestion a été abandonnée. A la fin du 19ème siècle jusqu’à la Seconde guerre mondiale le site faisait l’objet d’une exploitation de kaolins. Plusieurs carrières de kaolins étaient alors en activité (dont l’étang actuel).

Puis en 1969, l'Ecole Nationale du Service Santé Armée de terre (ENSSAT) préempte le site et en fait un terrain de manœuvres militaires. L’entretien du site était réalisé par l’armée et l’Association de Chasse communale de Trélat. Des travaux de fauche mécanique et manuelle, de bucheronnage et de creusement de mares y ont ainsi été entrepris dans un objectif cynégétique.

Les prairies étaient alors cultivées (blé noir, maïs). Parallèlement une usine d'incinération d’ordures ménagères a été construite et mise en service en 1976. Le Syndicat Mixte de traitement de déchets des Pays de la Rance et de la Baie (SMPRB) est devenu gestionnaire de cette usine et a ensuite fait l'acquisition du site adjacent en 2001 lors de la suppression de l’ENSSAT.

De nos jours, les végétations prairiales de sols pauvres en nutriments sont liées à la fauche annuelle des cheminements et à l’exploitation de prairie par une fauche en agriculture extensive. Les boisements sont la résultante des exploitations lors de l’époque militaire.

Ils sont actuellement laissés en libre évolution tout comme les landes.


La prise en compte de la Biodiversité

En 2018, le Syndicat Mixte des Pays de la Rance et de la Baie (SMPRB) a confié à COEUR Emeraude la réalisation d’un diagnostic et de préconisation de gestion pour le site.

Les inventaires ont permis de mettre en évidence la biodiversité importante et remarquable du site (61 espèces d’oiseaux, 7 espèces d’amphibiens, 4 espèces de reptiles, 25 espèces de papillons de jours, 269 espèces de plantes…).

Il a également été mis en évidence des milieux remarquables tels que les landes humides, les mares, les prairies naturelles, les boisements humides…

Ce diagnostic a également permis d’identifier des menaces telles que la dégradation des landes par le développement de ligneux, l’enrésinement de certains habitats, l’embroussaillement de certaines prairies… Grâce à cette étude, des préconisations ont été émises pour permettre de gérer et valoriser ce site.


…Qui mène à une valorisation pédagogique

Suite au diagnostic le SMPRB confie à COEUR Emeraude la mise en œuvre des actions de connaissance et de gestion en faveur de la biodiversité du site.

Des inventaires des papillons de nuits, des mousses et chauves-souris ont à nouveau mis en évidence toute la diversité du site, l’intérêt des mosaïques d’habitats et du vieillissement des boisements.

En parallèle de ces inventaires, des actions de réouverture de la lande et de suppression de ligneux au profit d’habitats rares ont été menées et vont se poursuivre dans les années à venir. Pour étudier la possibilité de gestion pérenne des landes par le pâturage, une expérimentation sur 2 ha va débuter en 2021.


Avaugour - espace de médiation vivant

Toutes ces actions sont valorisées au travers de visites accompagnées du site, à l’occasion d’évènements tels que la Fête de la nature ou la Journée mondiale de la biodiversité.

Lors de ces journées, les travaux, parfois déconcertants par leur ampleur, sont expliqués aux visiteurs d’un jour et aux riverains, mais aussi à des étudiants.

La compréhension et l’adhésion de la population à ce projet sont essentielles à sa réussite et à la prise de conscience par la population de la nécessité de préserver ce patrimoine naturel remarquable hérité des nombreux usages qui ont façonné et conservé ce site exceptionnel.

> Découvrir le lieu en immersion panoramique

 

Démarche non mercantile de valorisation de la biodiversité à travers la diffusion des connaissances, la diversité des points de vue et l'usage coopératif du multimédia.