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Nouvelles de mars

Nouvelles de mars

Ecrit par Ludovic Gicquel dans Saint-Germain en transition le 30 mar 2021

La présente lettre est rédigée par Ludovic Gicquel, pilote du pôle R&D de l'association Saint Germain en Transition. L'intention est d'en partager les avancées et questionnements, à partir du regard du porteur de projet au taquet. Ces propos n'engagent pas l'association Saint Germain en Transition.

L'édito Ludo

C'est dense en ce moment.
Ce se voit à la taille de la présente lettre...
L'écriture me permet de digérer, de m'approprier tout ce qui m'arrive.
Me voilà déjà en plein dans la recherche - actions !


Vous tenir au courant n'est pas seulement un alibi pour prendre du recul : j'ai sans doute une attente cachée de vous embarquer dans cette aventure, je le confesse.

Je suis on ne peut plus déterminé. Je me sens porté par les retours enthousiastes, les liens qui se tissent, les énergies soutenantes et bienveillantes, les lectures qui m'ouvrent, les synchronicités. En ce moment, je raconte mon projet comme étant un assemblage exploratoire de briques de natures différentes : "territoire en transition", économie symbiotique, accompagnement au changement, recherche Actions, connexion au vivant, etc.

Une fois ces ingrédients cuisinés ensemble, bien malin·e celui·elle qui a une idée précise des saveurs du résultat ! Qu'on se le dise : rien n'empêche de grignoter tout en faisant la popote, il y tant d'actions à initier dès maintenant.


Un projet qui prend corps localement, dans une "bio-région"

Ca y est, j'ai couché mon projet sur papier. Pas du luxe pour qui veut communiquer ! On tient là un premier jet acceptable et diffusable (merci maman & Dédé pour votre relecture !). Je suis assez satisfait du schéma méthodo de la page 4 :-)

D'ailleurs jusqu'à la prochaine annonce, le "projet Ludo", on l'appellera MESGMO : Métamorphose écologique à Saint Germain au Mont d'Or, tout simplement. C'est pas beau mais c'est fonctionnel.

Le lien avec la Fabrique se tisse : St Germain est désormais territoire pilote péri-urbain de "Fabrique des Transitions de Lyon et ses Régions". Je ne m'y investis pas dans le groupe cœur ("start-up"), mais donne un coup de main sur la gouvernance. Et surtout, je suis de près ce qu'il s'y joue car cette folle aventure fait miroir avec ma démarche.

Rappel et compléments :
Fabrique des Transitions de Lyon et ses Régions (lien national) œuvre à la résilience de la bio-région de Lyon, en développant l'économie dite régénérative, en portant / soutenant des projets à plusieurs échelles, en collaborant notamment avec le monde politique (les écolo de la métro) économique (CCI de Lyon, CMA) et le monde de la recherche (dont l'École Urbaine de Lyon). 3 territoires pilotes : Lyon centre, La communauté de communes Beaujolais Pierres Dorées* et Saint Germain au Mont d'Or !

*Je les suis également, nos voisins du "Territoire régénér'actif" du Beaujolais Pierre Dorées, qui s'agitent de manière admirable - je recommande la lecture de leur lettre d'info (ici et ).


Je ne suis plus seul !

Le conseil de sages est désormais constitué et s'est réuni une première fois dans une ambiance chaleureuse. A l'ordre du jour : interconnaissance et cadre. Je me sens refait d'être ainsi entouré (cf la photo) de personnes aux compétences et expériences riches et variées, pour m'aider - entre autre - dans l'orientation de MESGMO !


Des chercheurs et chercheuses intéressé·es

Les premiers échanges avec le monde de la recherche me stimulent par l'intérêt non dissimulé que suscite mon projet, et me calment en invitant à m'inscrire dans un temps long !

Il était trop tard pour trouver un partenaire dans le cadre de l'APR de l'Ademe évoqué dans la lettre précédente. Peu importe : plusieurs autres pistes de collaborations s'ouvrent en ce moment avec le monde universitaire (universités Lyon 2 et Lyon 3, École Urbaine de Lyon, ainsi que l'école d'Archi de Grenoble). Parmi les plus évidentes : tutorer ou encadrer des étudiant·es. 5 master dans le champ de la sociologie, l'aménagement ou de l'architecture, notamment, sont d'ores et déjà ciblés.

En outre, avec le soutien de Lise Bourdeau-Lepage (géographe, chercheuse à Lyon 3) vont être plantées des graines afin d'obtenir le Graal : un étudiant et un financement pour une thèse (Graal dans le sens "on le cherche mais faut pas trop s'attendre à le choper").


Les soutiens bienvenus pour construire le cadre de la Recherche Actions

Élisabeth Moulin (Valeur d'Etre et Archipel Kyosei) m'aide actuellement à formuler mon projet sous forme de sujet de Recherche - Actions. C'est passionnant et nouveau pour moi de revenir ainsi aux fondamentaux avec un mode de pensée "recherche" : constat, sujet, problématiques, hypothèse, etc. J'apprends à cartographier mes cadres de références (rien que ça)

Philippe Macquet (Archipels en Symbiose et plateforme Bio-Scène) m'acculture doucement aux atouts de la Recherche Action Participative (ou contributive), et à ses outils inspirants.

Recherche Action Contributive, capacitation et autres éléments de langages : Bon contrepoint au monde académique, la Recherche Action Contributive se pense, se réalise par et pour les citoyens, et veille à rester dans le sens et l'action. Philippe érige la connaissance du vivant comme moyen de changer ses perceptions. Créer et animer des "ateliers contributifs" dans une visée de faire bouger les représentation et reconstruire un dialogue autour de la question des vivants, et ainsi faire société autrement.


La Fête de Saint Germain d'hier à demain

Déjà présentée dans la lettre précédente, cette fête du village, co-construite avec les transitionneur·es et la mairie, se tiendra du 24 au 26 septembre et constitue sans conteste un jalon déterminant pour la transition locale. Son organisation m'occupe déjà bien, et ça va aller crescendo.

La préparation amont (où l'on souhaite récolter les pépites des habitant·e·s) et le contenu de cet événement très inclusif (où l'on souhaite co-construire une vision de Saint Germain en 2030) s'inscrit naturellement dans l'esprit et les phases de MESGMO. Tant de ponts à faire !


Connexion aux vivants : pourquoi, comment et quand ?


En croisant récemment mes ami·es Lara et Serge Mang Joubert (changement vivant, et entre les arbres), j'ai vraiment touché du doigt un champ à défricher, fondamental dans ma vision de la transformation nécessaire de la société : la relation entre les humains et le reste des vivants.

 


Depuis, je dévore le récent hors-série  du magazine Socialter "Renouer avec le Vivant", ainsi que d'autres écrits et vidéos consacrés à cette thématique. En découvrant le philosophe Baptiste Morizot, je pénètre dans un nouveau cadre de référence que je perçois comme une pièce maîtresse du puzzle.

Développons !

J'aime ces renversements philosophiques qui remettent en question les socles de notre société moderne. J'ai appris que depuis une trentaine d'année, avec Descola ("Par-delà nature et culture", 2005), Bruno Latour ou Michel Serres, la division entre nature et culture n'est plus universelle. Autrement dit, notre cosmologie / vision du monde, dite naturaliste, s'apparente à une "prétention aveugle à la réalité", et induit de n'attribuer d'intériorité qu'à l'être humain, et d'appréhender ce qui relève de la nature comme toujours inférieur à notre espèce. Cette séparation, ce "Grand Partage", pourrait expliquer "l'égarement de l'écologie politique", empêtré dans une vision statique de la nature". Du coup, "que devient 'protéger la nature' quand on aura saisi que 'la nature' était une invention dualiste qui a contribué à la destruction de nos milieux de vie ?"

 



Morizot invite à s'engager dans une bataille culturelle, pour "politiser l'émerveillement". Pour réapprendre à "faire l'expérience du prodige d'être un vivant"." Changer par amour du monde (pas par haine), pour une écologie joyeuse, lucide, contre le système et pour le vivant.

En échos aux nombreuses voix qui prônent la co-construction d'un nouvel imaginaire, d'un avenir souhaitable, Morizot parle merveilleusement de la culture du vivant à faire grandir en soi et collectivement. Pour tisser cette culture du vivant, il insiste sur l'importance de vivifier une culture de lutte, notre bel héritage français à assumer. Luttes multiformes, sans "radicalisme rigide, sans hiérarchie du purisme", afin de "miter le monde à détruire", "archipelliser les alternatives". Afin "d'attirer 1000 manières d'être humain".


Voir ses publications récentes > ICI

Tout cela s'inscrit dans la prolongation de mes réflexions sur la transition intérieur du mois dernier (alibi de ma folle envie de "cabanes dans les bois", souvenez-vous). Je parlais d'entretenir "un rapport de respect" avec le monde vivant. Morizot pousse à aller plus loin et nous y ré-enchâsser, à prendre conscience et à vivre cette filiation : "habiter notre corps comme un don prodigieux hérité de l'évolution du vivant, parent du corps des abeilles, des loups, des mousses et des baleines". La nuance est de taille.

A noter que cette thématique parle fortement à notre voisine Sophie Choplain, porteuse d'un chouette projet de pépinière rurale dans le pays des Pierres Dorées (et agitatrice du "Territoire régénér'actif", l'autre territoire pilote de la Fabrique de Transition Lyon (lien)). Avec Sophie nous ouvrons un cercle de partage autour des ressources et idées pour "renouer avec le vivant" dans nos territoires.


Dès lors, comment avancer concrètement sur cet axe pour impulser à Saint Germain les changements de regard sur les autres êtres vivants ? Participer aux sciences participatives en rejoignant un observatoire de biodiversité comme 100 000 citoyen·nes (!) qui y donnent leur temps ? Organiser une balade guidée sur la nature en village ?

Pour MESGMO, à ce stade, la réponse est d'abord méthodologique : nous allons prendre le temps de l'état des lieux et de l'analyse. Et vu que cette phase se veut contributive, elle participera déjà activement au processus du changement. Pas folle la guêpe. J'ai commencé à formaliser cet axe de mon dossier en page 9 ("IV - comprendre le territoire").


Action : balade sur nos frontières

Pour autant, j'ai eu une idée d'action à court terme dans cette veine. En vous la partageant, je me force à la réaliser ! Imaginez : une balade sur les limites du village (parcours en rouge ci-contre) en présence d'un·e naturaliste pour reconnaître les espèces rencontrées...

Une journée pour célébrer collectivement le village, le projet, le vivant. Un lancement officiel de la phase "État des lieux", en faisant le tour physiquement et symboliquement de notre lieu de vie. Après le confinement, en Mai ? Qui en est ?

Ce serait un peu comme des Inventaires informels et citoyens de la biodiversité pour embarquer une expérience sensibles source de relations humaines connectée aux autres vivants


Autres actions à venir dans les prochaines semaines (en vrac)

    • Un rendez-vous officiel avec la mairie de Saint Germain qui se fait désirer : la rencontre n'en sera que plus intense !
    • Veille & réponse à des subventions. Il y a notamment cet appel à projet de la fondation de France : Pile poil pour MESGMO (et/ou la fabrique de Lyon) ;
    • La poursuite des partenariats avec le monde de la recherche ; trouver de sujets pour des master, notamment ;
    • Refonder la raison d'être / vision et les objectifs de MESGMO dans un prochain conseil de sages.
    • Créer une Scène pour Saint Germain dans la plateforme Bio-Scène ;
    • Des lectures et des formations en ligne : poursuite du MOOC "Transition intérieure" des Colibris ; Le Parcours d'inspiration de Territory lab.
    • Une journée de travail avec Kalou, cultivatrice bio locale, histoire de mettre les mains dans le cambouis (et puis, trop d'écran ne permet pas de s'enraciner, n'est-ce pas ?)
    • Et j'en oublie

    Si vous avez d'autres actions à me conseiller, je trouverai bien de la place dans mon agenda…
    inch allah !

    Merci de m'avoir lu, fusse en diagonale
    Vos retours sont toujours les bienvenus !

    A bientôt,
    Ludovic

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