Pascal Ferren, philosophe et urbaniste, est intervenu dans le webinaire nommé "penser « comme » un écosystème : faire territoire avec tou.te.s les vivant.e.s ?". Et ce dans le cadre du programme Transition systémique (lien), "programme expérimental initié par l'ADEME pour accompagner la transformation écologique des territoires par l'approche systémique".
Je ne peux que vous recommander son intervention qui dure les 20 premières minutes de cette vidéo.
Cela dit, si vous n'aviez pas envie de prendre ce temps, en voici une synthèse made in bibi.
Descola a mis en lumière la grande coupure avec le vivant de notre civilisation anthropocentriste et extractiviste. La science qui étudie le vivant, les écosystème, la biosphère devient anti-cartésienne : la terre ne peut pas être décomposée ! L'entrelacement et l'inter-dépendance prévaut. Nous avons donc besoin de reconstruire nos institutions, à l'aide de nouveaux récits, de nouvelles représentations de notre rapport au vivant.
La question émerge : comment créer une scène politique pour administrer les enjeux en considérant les enjeux et besoins des autres espèces, par exemple pour la construction ou non d'un barrage sur un fleuve ? Or aujourd'hui, l'humanité manque d'outils pour reconnaître, traduire ces besoins.
D'où l'enjeu de créer des écoles de la sensibilité. Jouer, explorer, ressentir, se rouler dans l'herbe. S'inspirer de l'éco-psychologie, des sagesses populaires voire des logiques mystiques. Mais sans parler de connexion "spirituelle", l'objectif est de réussir à se mettre "à la place de", comme on sait le faire juridiquement dans le cadre d'une tutelle d'une personne handicapée...
Pour aller plus loin...
- Les initiatives pionnières de l'Inde et de la Nouvelle Zélande (lien) qui dotent des fleuves de personnalités juridiques
- L'expérience du Parlement de Loire (lien - Pascal Ferren en est un initiateur)
- Le hors série de la revue Socialter "Renouer avec le vivant", dirigé par B. Morizot est un must read également.
