Ode-Emeraude

Tout commence en 1989, date à laquelle une prospection aérienne relève les traces de vastes bâtiments connus depuis le XIXème siècle dans une parcelle agricole. Ces traces, montrant un établissement de plusieurs hectares, sont rapidement interprétées par les archéologues comme désignant la présence d’une grande ferme gallo-romaine. Et la découverte est de taille, car la villa gallo-romaine du Quiou, qui servait à l’exploitation de la chaux au profit notamment de Corseul et de Condate, s’inscrit comme l’une des plus grandes villae rurales de l’ouest de l’Europe. La partie d’habitation (pars urbana) comprend plusieurs corps de bâtiments organisés autour d’une cour, et se prolonge par des thermes. Aujourd’hui, la fouille de ces thermes est achevée : ces bains comprennent une succession de pièces chaudes, tièdes et froides pour les ablutions quotidiennes. Ils ont fonctionné du Ier au IIIème siècles, avec une apogée au IIème siècle où ils connaissent leur expansion maximale. Une galerie longe ces thermes et les rattache au reste de la villa.  La pars rustica, quant à elle, consacrée à l’agriculture, regroupe des bâtiments liés à l’exploitation et au logement des serviteurs. Le chantier de la villa est exceptionnel : c’est en effet la première fouille exhaustive d’un établissement de cette envergure en France. A ce titre, son étude a apporté et continue d’apporter de nombreux éclairages sur la vie des gallo-romains.