Un biotope source de vie, mouvance des forêts au rythme des marées ; un milieu pionnier en évolution permanente comparable aux milieux primitifs, telles sont les caractéristiques qu’on peut donner aux mangroves…
L’eau est un élément moteur pour assurer la pérennité de la faune et de la flore guyanaise. 70.000 hectares de palétuviers, le long du rivage ou d’estuaires en zones tropicale ou subtropicale. Ce trait d’union entre terre et mer, entre eaux douces et eaux salées, permet parfois à la terre de gagner du terrain sur la mer ou contribue à stabiliser les côtes tout en offrant les conditions au développement d’une faune et d’une flore typiques parfaitement adaptée à ce milieu interface.
En Guyane française, leur allure changeante au fil des marées est encore compliquée par le « Courant des Guyanes » qui pousse vers le nord-ouest cet ensemble de bancs de boues alternant avec des zones à forte érosion.
La richesse spécifique est relativement faible, mais le pouvoir colonisateur des palétuviers (Genres Avicennia, Laguncularia) est très grand. Colonisation, puis consolidation et différentiation des sédiments marins en un sol menant à l’installation d’un nouvel écosystème.
La mangrove tient donc un rôle primordial de nurserie pour certaines espèces de crevette et de poissons, mais également de garde-manger pour les adultes de langoustes, crabes, « anableps quatres-yeux », et autres espèces de poissons… C’est aussi un site de reproduction privilégié pour les hérons littoraux et les Ibis rouges. Les crabes, en très grand nombre, jouent un rôle fondamental – comme tous les transformateurs de matière organiques détritiques – en matière de recyclage de la bio-énergie. •