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Meles meles

Les fiches BS - Espèces

Meles meles

Ecrit par Michèle Macquet dans Bio-Scène le 11 mai 2021

Le blaireau européen

Le blaireau fait partie des espèces protégées dans plusieurs pays européens notamment en Belgique. En France, il est la bête noire des agriculteurs et des chasseurs depuis très longtemps car ils le soupçonnent d'être le porteur de la rage et de la tuberculose bovine. Il se fait bien rare du fait de l'agriculture intensive qui détruit les lombrics du sol sa nourriture préférée. Victime du trafic routier de plus en plus dense, du piégeage pourtant interdit, il disparaît petit à petit et vous ne risquez pas de tomber nez à nez comme cela m'est arrivé, il y a maintenant cinquante ans en Savoie à travers bois vers le Mont Prarion.

Son nom scientifique est Meles meles; il fait partie de l'espèce des Mustélidés dont il est le deuxième plus gros représentant après le Glouton (Gulo gulo).

Trapu, court sur pattes, il peut atteindre soixante-dix centimètres de long, quatre-vingt-dix avec la queue qui mesure vingt centimètres, pour vingt-cinq à trente au garrot; il pèse en moyenne une vingtaine de kilogs.

Son pelage dans les tons gris foncé sur la partie supérieure et noire sur le dessous et les pattes, son corps allongé, cylindrique supporté par des pattes puissantes et courtes munies de longues griffes, sa tête petite au museau blanc barré de deux bandes longétudinales lui confèrent un masque facial caractéristique tandis que sa queue est blanche et courte.

Omnivore, il possède trente-quatre dents et se nourrit d'insectes, batraciens, reptiles ou mollusques, de petits animaux qu'il capture dans le sol en creusant ses terriers (campagnols, taupes etc... ) de végétaux, champignons, fruits, fruits secs ( glands ) racines, tubercules ) ; ces aliments constituent une part bien plus importante de son alimentation que chez les autres mustélidés.

Ses pattes griffues lui permettent de creuser le sol facilement à la recherche des lombrics qu'il adore.

Il communique par des vocalisations, gémissements, cris, grondements, reniflements, grondements ou même des bêlements et par frottement d'une secrétion émanant de ses glandes anales ou d'une poche sous-caudale sur ses congénères afin de maintenir la cohésion sociale du groupe.

Animal fouisseur, il est capable de construire de vastes galeries souterraines et familiales où il passe l'hiver en léthargie seul ou cohabitant avec d'autres congénères.

Très reconnaissable, il vit dans presque toute l'Europe et une grande partie au nord de l'Asie centrale, du nord au sud du cercle polaire jusqu'à deux mille mètres d'altitude.

Il n'est pas classé animal «  nuisible » mais n'est pas protégé pour autant comme dans plusieurs autres pays européens.

Bien qu'il ne soit pas comestible, il est classé «  gibier » donc reconnu chassable.

Il n'est tué ni pour sa chair ni pour sa peau, simplement pour réguler sa population selon les chasseurs.

Principalement nocturne, il peut être tué non seulement à tir mais également par vénerie sous-terre. Cela consiste à aller traquer le blaireau dans son terrier avec des chiens spécialisés puis après déterrage et capture, à l'égorger.

La chasse étant autorisée du 15 septembre au 15 avril, le préfet peut prendre en plus, un arrêté pour anticiper l'ouverture de la vénerie sous-terre à partir du 15 mai si bien que le pauvre blaireau, ce « mal-aimé » n'a plus qu'une période de deux mois et demi de tranquillité.

L'association d'étude et de protection de la nature demande au préfet de ne pas céder aux pressions des chasseurs-piégeurs, de prendre en compte l'intérêt général en veillant au respect du patrimoine naturel.

L'époque de reproduction se déroule principalement de janvier à mars. La blairelle peut s'accoupler avec plusieurs mâles d'un même clan et peut être réceptive à d'autres périodes de l'année. L'ovule fécondé reste en attente pendant dix mois après l'accouplement. La gestation dure deux mois et les jeunes blaireautins ne naissent qu'en février ou mars de l'année suivante. Les portées peuvent être de deux à sept petits mais le taux de survie n'est que de 50%.

Les jeunes ne sont pas protégés par une couche de poils et ne sortent du gîte qu'au bout d'un mois et demi. Leur mère les allaite environ trois mois.

En octobre, ils ont atteint leur taille adulte mais n'auront leur maturité sexuelle qu'à l'âge de deux ans.

Opportuniste, le blaireau s'accommode de la présence de l'homme en installant ses terriers jusque dans les villes ou aux abords proches.

Nocturne et crépusculaire, actif à partir de mai jusqu'en août, il sort moins régulièrement en mauvaise saison. Organisé en clans familiaux, il s'abrite dans ses terriers creusés par lui-même ou agrandit des tanières abandonnées par le renard.

De quinze à vingt mètres de long à près de quatre de profondeur, les terriers possèdent plus de dix accès et sont utilisés de génération en génération pendant des dizaines d'années et réaménagés selon des besoins. Les chambres sont tapissées de feuilles et accueillent les membres d'un même clan.    

Comme tous les animaux, le blaireau a sa place dans les différents écosystèmes naturels et participe pleinement au maintien de la biodiversité.

Démarche non mercantile de valorisation de la biodiversité à travers la diffusion des connaissances, la diversité des points de vue et l'usage coopératif du multimédia.