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2 - Une interface ancienne et extrêmement riche

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2 - Une interface ancienne et extrêmement riche

Ecrit par Aye-Aye environ... dans Bio-Scène le 12 oct 2003

« Lascaux painting » par Prof saxx — Travail personnel. Sous licence CC BY-SA 3.0


À l’origine de notre espèce, lorsque la prédation sur le vivant permettait la survie du groupe humain, la cueillette, la chasse et la pêche ont joué un rôle majeur en assurant l'alimentation.

Éventuellement sous une forme médico-magique, la pharmacie à partir des plantes a fait partie des techniques les plus anciennes. L'art, à cette époque – voir Altamira, en Espagne ou Lascaux, en France, par exemple – a surtout tiré parti de la diversité animale, les plantes étant peu considérées [Lieutaghi, 1991].

Entre 10.000 ans et 6.000 ans avant notre ère – lors de la « révolution néolithique » – l'interface s'est enrichie de plusieurs facettes essentielles ; l'agriculture et l'élevage, bientôt suivis de l'horticulture et de la foresterie : par la création d'innombrables variétés de plantes cultivées et d'animaux domestiques, l'homme est devenu, dans un certain sens, producteur de la diversité du vivant ; on verra plus loin qu'il en est aussi un redoutable destructeur.

Une accélération du temps…

La recherche scientifique consacrée à la diversité du vivant commence quelques siècles avant notre ère et n'a jamais cessé depuis. La création des grands muséums européens et l'activité de collection, remontent au XVIIIe siècle. La recherche officielle, financée par les Etats, se double d'un mouvement populaire de curiosité naturaliste. Plus récemment, en parallèle avec la prise de conscience écologique des années 60, on a vu apparaître un réel besoin de nature qui trouve à se satisfaire, notamment par l'écotourisme ou les loisirs de pleine nature.

Dans le même temps, les technologies de pointe s'inspirent souvent de la diversité du vivant ; les solutions biologiques ayant été éprouvées par des millions d'années d'évolution, elles sont parvenues à un degré de raffinement structural que nos technologies sont encore tout à fait incapables d'atteindre [ voir l'encart : Le Cahier des charges ].

Enfin, dans les années 90 – avec les biotechnologies – il apparaît que si les pays tropicaux détiennent la majeure partie de la diversité du vivant, le contexte socio-économique local ne leur permet pas de valoriser ces ressources. D'où une question nouvelle, très importante dans l'avenir : A qui appartient la diversité du vivant ? Est-ce au pays où elle se trouve ? Est-ce aux entreprises industrielles possédant la technologie nécessaire pour l'exploiter ? Entre les pays industrialisés et les pays tropicaux pauvres, un conflit se développe avec la prise de brevets sur le vivant. La conférence de Johannesburg (août 2002) aura abordé ce problème.

Démarche non mercantile de valorisation de la biodiversité à travers la diffusion des connaissances, la diversité des points de vue et l'usage coopératif du multimédia.