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Pandion haliaetus

Les fiches BS - Espèces

Pandion haliaetus

Ecrit par Aye-Aye environ... dans Bio-Scène le 19 oct 2015

LES FICHES BS - ESPÈCES

Le Balbuzard pêcheur

CLASSIFICATION

Règne : Animalia (Animal)
Classe : Aves (Oiseaux)
Ordre : Accipitriformes (Buses, Aigles & Faucons)
Famille : Pandionidae (Pandionidés)
Genre : Pandion

DESCRIPTION

Taille : 52 à 60 cm,
Envergure : 152 à 167 cm,
Poids : 1300 à 2000 g

Le Balbuzard pêcheur est de taille moyenne, mais plus grande que la buse variable. La coloration est identique chez les deux sexes. Ses caractéristiques principales sont :

  • Sa silhouette typique
  • Son dessus brun-gris
  • Son dessous blanchâtre
  • Sa tête blanche avec de larges bandeaux sombres sur le côté
  • Son iris jaune
  • Ses longues ailes étroites, coudées en vol plané, nettement en cloche de face, à longues mains avec seulement quatre rémiges digitées, au dessous marqué de noirâtre
  • Sa courte queue à bout droit
  • Sa voix : pendant la parade nuptiale, un sifflement piaulant «u-ilp, u-ilp, u-ilp», en vol, souvent comme alarme un petit sifflement enroué mais aigu «kiu-kiu-kiu...». Le cri de contact est un bref sifflement sonore et explosif.

REPARTITION

Le Balbuzard pêcheur est un visiteur d’été en (mars) avril-septembre. Il hiverne en Afrique. À l’exception de l’Arctique, de l’Antarctique et de l’Amérique du Sud, il est réparti dans le monde entier.

En Europe, il niche en Pologne, ex-Allemagne de l’Est, Suède, Norvège, Finlande, Portugal, Corse et Baléares. Une réinstallation spontanée a été observée en Ecosse à partir de 1955 et en France continentale depuis peu.

Migrateur, en migration aux cols Alpins, le Balbuzard peut être observé à toute heure de la journée, car il n’est pas tributaire des ascendances thermiques. En été, il est présent principalement en Europe septentrionale. En France, il est de passage partout ou il y a de l’eau, en avril lors de la migration pré-nuptiale et en septembre surtout au moment du retour vers les aires d'hivernages. L’espèce niche sur les côtes occidentales de la Corse et localement dans la région Centre (département du Loiret) et en Bourgogne.

HABITAT

  • Milieu aquatique, côtes marines, grands lacs, fleuves, estuaires, côtes rocheuses.

COMPORTEMENT

Diurne, le Balbuzard pêcheur est généralement solitaire. Pendant la parade nuptiale, son vol est onduleux, très haut, avec les pattes pendantes. Au printemps, le mâle vole sur place, pique remonte et émet des «yiilp-yiilp...» mélancoliques.

Il ne sait pas nager et son plumage n’est pas imperméable, pourtant, le Balbuzard pêcheur plonge plusieurs fois par jour dans l’eau. C’est l’unique rapace vivant à s’être spécialisé dans la pêche. Lors de la quête de nourriture, il vole avec des battements d’ailes lents et souples, comme ceux des laridés. Dès qu’il repère un poisson, il effectue de fréquents vols sur place (à 20 ou 50 mètres de hauteur) et soudain, lorsque les conditions s’y prêtent, il pique vers l’eau, serres projetées en avant. Il peut disparaître entièrement sous l’eau et y rester près d’une seconde. Mais si sa tentative échoue, il n’a pas la possibilité de rectifier sa trajectoire sous l’eau. Bredouille, il doit sortir aussi vite que possible de l’eau, car son plumage n’étant pas imperméable, il pourrait perdre ses capacités de vol.

Malgré son intense et journalière fréquentation de l’eau, le Balbuzard se baigne régulièrement. Pour cela, il étend les ailes à la surface de l’eau et effectue pendant plusieurs minutes des mouvements de bains. 

RÉGIME ALIMENTAIRE

Le Balbuzard pêcheur se nourrit pour ainsi dire exclusivement de poissons (de deux kilos au maximum, le plus souvent de 150 et 350 grammes). De façon très exceptionnelle, il peut reporter son alimentation sur des batraciens, d’oiseaux et de micro mammifères.

REPRODUCTION

L’aire du Balbuzard pêcheur est volumineuse, installée à la cime d’un arbre isolé ou sur un piton rocheux et proche de l’eau, elle est reconnaissable de loin à sa base circulaire et à sa position haute. Une fois construite, l’aire est souvent utilisée pendant plusieurs décennies.

La ponte de 3 à 4 oeufs a lieu fin avril-début mai, l’incubation dure 35 jours, l’élevage des jeunes au nid 50 à 58 jours. C’est principalement la femelle qui couve. Elle est approvisionnée par le mâle qui la relaie brièvement pour la couvaison.

HISTORIQUE

Jusqu’au début du  XIXe siècle, le Balbuzard pêcheur se reproduisait en France continentale, où la dernière nidification fut notée en Lorraine en 1903. L’espèce subsistait alors en Corse, mais connut une régression lente avant les années 50. En 1974, l’espèce était au bord de l’extinction sur l’île. La tendance s’inversa ensuite, et en 1991, 23 couples occupaient un territoire sur les côtes du nord-ouest de l’île. En France continentale, il s’est réinstallé à partir de 1984 dans le Loiret. Il s’est reproduit régulièrement chaque année depuis.

Les causes de disparition en France sont en majorité liées aux destructions directes (chasse, dénichage) dont l’espèce a été l’objet. Dans les régions méditerranéennes, la dégradation de son habitat par l’urbanisation des côtes, la contamination de la chaîne alimentaire par les produits organochlorés, les métaux lourds et le PCB ont joué un rôle très négatif sur l’évolution de la population.

STATUT

L’espèce est inscrite sur la liste des Oiseaux protégés en France, à l’annexe I de la directive Oiseaux et à l’annexe II de la convention de Berne.

BIBLIOGRAPHIE

  • «Le guide ornitho», Lars Svensson, Killian Mullarney, Dan Zetterström, Peter J.Grant, Delachaux et Niestlé, 1999, 2000, Paris.
  • «Rapaces diurnes et nocturnes», Jürgen Nicolai, Editions Nathan, Paris 1995.
  • «Tous les oiseaux d’Europe» de B.Bruun et al., Editions Bordas.
  • «Inventaire de la Faune de France», Muséum National d’Histoire Naturelle, Editions Nathan, 1995.
  • «Inventaire de la Faune menacée de France», Muséum National d’Histoire Naturelle, Editions Nathan, 1994.
  • «Reconnaître les oiseaux sans peine», Peter Hayman, Rob Hume, Editions Nathan, Paris, 1997.
  • «Les oiseaux de proie, Nature et vie à la découverte d’un monde vivant», Editions Christophe Colomb 1982.

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